Pour pouvoir mettre en place un enseignement de qualité dans un contexte de réfugiés, certains aspects doivent être assurés, tels que le bienêtre psychologique des enfants et le fait qu’ils puissent travailler dans un environnement sûr. Pour cette raison, notre modèle pour personnes réfugiées repose sur les standards établis par le Réseau interagences pour l’éducation en situation d’urgence (INEE) afin de :
- Procurer l’accès à un lieu d’apprentissage sûr en fournissant des infrastructures et du matériel éducatif et sanitaire, ainsi que la sécurité alimentaire ;
- Améliorer la qualité de l’éducation à travers l’introduction de la technologie ;
- Renforcer la résilience grâce au soutien psychosocial des enfants, des enseignants et des familles.
Pour parvenir à cette approche holistique, nous travaillons en collaboration avec différents acteurs sociaux, gouvernements, ONG, experts en éducation et autres institutions, qui nous aident à compléter le modèle intégral d’éducation numérique de ProFuturo avec ces composants supplémentaires.
Actuellement, nous mettons en œuvre notre modèle pour des réfugiés au Liban, au Malawi et en Jordanie.
Liban, Malawi et Jordanie
Le Liban a été le premier pays dans lequel nous avons implanté ce modèle d’intervention éducative. Nous avons commencé en 2017 par un projet pilote dans un centre de soutien scolaire situé à Bourj Hammoud, un quartier de la banlieue de Beyrouth, la capitale. Géré par le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), le centre accueille les réfugiés syriens déjà inscrits dans le système éducatif public libanais, dans lequel la langue et les programmes sont différents de ceux de leur pays d’origine. Nous proposons aux élèves des heures de cours supplémentaires de soutien pédagogique, principalement en langue (français et anglais), et d’aide aux devoirs.
En 2018, nous avons également commencé à travailler dans la vallée de la Bekaa, située à quelques kilomètres de la frontière syrienne, région où se sont installés la plupart des établissements spontanés de réfugiés syriens. En collaboration avec la Fondation Kayany et l’Université américaine de Beyrouth (AUB), notre programme fonctionne dans 14 centres d’apprentissage gérés par plusieurs ONG pour couvrir les besoins éducatifs d’enfants qui, dans la plupart des cas, n’ont pas accès à l’enseignement formel.
En 2019, nous avons commencé à travailler dans le camp de réfugiés de Dzaleka, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale du Malawi et qui accueille plus de 40 000 personnes, dont la plupart proviennent du pays voisin, la République démocratique du Congo.
En collaboration avec le Service Jésuite des Réfugiés (JRS), nous avons mis en place le programme de la seule école primaire du camp de réfugiés, où il y a environ 4 000 élèves. Nous fournissons du matériel technologique et, à travers la formation d’enseignants et des méthodologies innovantes d’enseignement, nous aidons les élèves de CE2 et de CM2 à renforcer leurs connaissances dans des matières telles que les mathématiques ou l’anglais pendant les heures scolaires. De plus, nous avons mis à disposition des élèves des contenus numériques et du matériel interactif dans deux salles attenantes à l’école qui viennent d’être construites par l’ONG Manos Unidas, pour qu’ils puissent consolider leur expérience d’apprentissage quand ils ne sont pas en classe. Cet espace sert également à accueillir des adultes et des enfants qui n’ont pas accès à l’enseignement formel.
Par ailleurs, en Jordanie et en collaboration avec l’association Mensajeros por la Paz, en 2020 nous avons commencé à mettre en place notre programme d’éducation numérique dans l’école Amman. Nous travaillons avec des réfugiés irakiens dans des contextes d’éducation informelle.